Construit sur un éperon rocheux, le château vieux surplombe le village de Vertrieu et fait face aux falaises du Bugey de l’autre côté du Rhône. Adossée au plateau de l’Isle-Crémieu, marquant l’extrémité naturelle du massif du Jura, la demeure fortifiée semble ne pas devoir son emplacement au hasard. Que défendait-elle ?

C’est au XIIIème siècle, lors des longs affrontements féodaux entre l’Etat du Dauphiné et le comté de Savoie que le château apparut. Cette guerre de territoire amena la constitution de nombreuses places fortes pour veiller et défendre les frontières. Le Dauphiné mit en place un réseau de « châtelains » qui possédaient délégation d’autorité sur leurs terres. Quand le Dauphiné fut vendu à la France en 1349 et que les conflits avec la Savoie cessèrent six ans plus tard, la nouvelle unité politique et territoriale de la région provoqua la disparition de nombreuses places fortes. Nombre d’entre elles entrèrent dans le domaine privé. Ce fut sans doute le cas de Vertrieu.

« Mon père ne pensait pas que l’on pourrait sauver le Château Vieux. Lorsque nous y montions avec lui, à la fin des années cinquante, il nous montrait la grande lézarde qui coupait en deux la courtine : « Dans quelques années, c’est tout le pan de ce mur qui va être aspiré par le vide. » Ma mère, pourtant, était sensible au charme de l’endroit » nous confie Régis de Larouillière, propriétaire des lieux.

Ce n’est qu’à partir de 1968 que l’idée de la restauration refit surface, suite à une tentative de vol de la cheminée du Corps de Garde. Elle mettra plus de vingt ans avant de s’imposer, devant les inquiétants signes de faiblesse de la toiture. Une fois rénovées la charpente et la couverture en lauzes de la Tour de Garde, l’attention s’intensifia sur d’autres points de fragilité de l’édifice. Ainsi se précipita la restauration du Donjon, des courtines, des merlons, des créneaux et des remparts.

En s’interrogeant sur l’avenir de la maison forte, on pensa installer un petit musée des mariniers, bien que trop cher à maintenir pour le village. Mais le destin renvoya la bâtisse à sa vocation première : redevenir un lieu de vie.

L’été 2006 marqua alors un tournant dans la réhabilitation du château vieux. Les travaux engagés rétablirent le plus fidèlement possible les aménagements datant du XVème siècle grâce aux matériaux d’origine : tuiles en lauzes, bois de noyer et de chêne, vitraux, enduits à la chaux et sols en terre cuite. Un soir de novembre 2007, grâce au soutien institutionnel, à la détermination de la famille de Larouillière et au concours des meilleurs architectes et artisans, la lumière brillait de nouveau à la grande fenêtre à meneaux qui domine le village, pour la première fois depuis 350 ans.

Construit sur un éperon rocheux, le château vieux surplombe le village de Vertrieu et fait face aux falaises du Bugey de l’autre côté du Rhône. Adossée au plateau de l’Isle-Crémieu, marquant l’extrémité naturelle du massif du Jura, la demeure fortifiée semble ne pas devoir son emplacement au hasard. Que défendait-elle ?

C’est au XIIIème siècle, lors des longs affrontements féodaux entre l’Etat du Dauphiné et le comté de Savoie que le château apparut. Cette guerre de territoire amena la constitution de nombreuses places fortes pour veiller et défendre les frontières. Le Dauphiné mit en place un réseau de « châtelains » qui possédaient délégation d’autorité sur leurs terres. Quand le Dauphiné fut vendu à la France en 1349 et que les conflits avec la Savoie cessèrent six ans plus tard, la nouvelle unité politique et territoriale de la région provoqua la disparition de nombreuses places fortes. Nombre d’entre elles entrèrent dans le domaine privé. Ce fut sans doute le cas de Vertrieu.

« Mon père ne pensait pas que l’on pourrait sauver le Château Vieux. Lorsque nous y montions avec lui, à la fin des années cinquante, il nous montrait la grande lézarde qui coupait en deux la courtine : « Dans quelques années, c’est tout le pan de ce mur qui va être aspiré par le vide. » Ma mère, pourtant, était sensible au charme de l’endroit » nous confie Régis de Larouillière, propriétaire des lieux.

Ce n’est qu’à partir de 1968 que l’idée de la restauration refit surface, suite à une tentative de vol de la cheminée du Corps de Garde. Elle mettra plus de vingt ans avant de s’imposer, devant les inquiétants signes de faiblesse de la toiture. Une fois rénovées la charpente et la couverture en lauzes de la Tour de Garde, l’attention s’intensifia sur d’autres points de fragilité de l’édifice. Ainsi se précipita la restauration du Donjon, des courtines, des merlons, des créneaux et des remparts.

En s’interrogeant sur l’avenir de la maison forte, on pensa installer un petit musée des mariniers, bien que trop cher à maintenir pour le village. Mais le destin renvoya la bâtisse à sa vocation première : redevenir un lieu de vie.

L’été 2006 marqua alors un tournant dans la réhabilitation du château vieux. Les travaux engagés rétablirent le plus fidèlement possible les aménagements datant du XVème siècle grâce aux matériaux d’origine : tuiles en lauzes, bois de noyer et de chêne, vitraux, enduits à la chaux et sols en terre cuite. Un soir de novembre 2007, grâce au soutien institutionnel, à la détermination de la famille de Larouillière et au concours des meilleurs architectes et artisans, la lumière brillait de nouveau à la grande fenêtre à meneaux qui domine le village, pour la première fois depuis 350 ans.